Commémoration desdits excommuniés de Saint-Michel
Il fallait que je le fasse
Commémoration desdits excommuniés de Saint-Michel
- Publié le 13 octobre 2024
France Rémillard
Restauratrice et éditrice en chef de l’Écomusée du Patrimoine
C’est en ces termes que m’a confié Gaston Cadrin, son incontournable devoir de commémoration. Il l’avait fait dans sa publication de 2015. Les excommuniés de Saint-Michel-de-Bellechasse au XVIIIe siècle, désormais épuisé, mais désirait pérenniser dans la pierre ces rebelles ou patriotes de Saint-Michel-de-Bellechasse.
Aussi, le 11 octobre dernier, une foule nombreuse se réunissait en plein champ et par grand vent. Tous étaient venus assister au dévoilement de cette pierre plaquée à la mémoire des cinq rebelles de Saint-Michel-de-Bellechasse ayant osé défier l’autorité religieuse qui incitait les habitants à se ranger du côté des Britanniques, des envahisseurs de date récente. Ceux qui ont été tentés par l’appel révolutionnaire des États voisins, désireux de briser le lien qui les asservissait à cette couronne, ont été tout simplement privés de sépulture en terre bénie de même que de tout rituel funéraire religieux. Traités tels des infâmes pour s’être tenus debout et avoir refusé de s’amender, ils ont été enterrés en plein champ, sur la terre de Pierre Cadrin, ancêtre de l’instigateur du projet de commémoration : Gaston Cadrin. C’est sur cette même terre, cédée depuis 1830 à la famille Pouliot qui l’exploite de génération en génération, que le monument a été érigé.
Des nombreuses personnes ont contribué financièrement à ce geste et la famille Pouliot a proprement et solidement installé la pierre sur son socle et y ont fermement accroché la plaque. Illustrée par les soins de Jean-Claude Légaré et contextualisée par un texte de Gaston Cadrin, elle constitue désormais un repère historique de ces individus bannis pour motifs politiques. Ainsi le 11 octobre de 2024 marquait le jour anniversaire de la translation des restes mortels en l’an 1880, près de 100 ans après les faits. Finalement rapatriés au cimetière de Saint-Michel, ils ont été ensevelis dans une fosse commune dans la zone des enfants morts sans baptême.
Plusieurs descendants des familles rebelles ont participé à la cérémonie. La pierre a été bénie par un prêtre, descendant de la famille Cadrin. De nombreuses personnalités étaient présentes et plusieurs ont pris la parole pour souligner le très beau geste et rappeler à la mémoire l’histoire de celles et ceux qui nous ont forgés.
Voir aussi: Pour commémorer les rebelles de Saint-Michel