Objection du GIRAM à la demande de démolition du bâtiment industriel patrimonial :

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Mme Hélène Jomphe, secrétaire
Comité de démolition,
Ville de Lévis,

Lévis, le 22 mars 2024

LES SCIES MERCIER, 220 RUE NAPOLÉON-MERCIER, LÉVIS

Catalogue de 1920 et outils de précision dans le bâtiment.

Photo : André Charron, mars 2021

Objet : Opposition à l’émission d’un permis de démolition : bâtiment portant le numéro civique 220 rue Napoléon-Mercier, Lévis, cadastre 5 064 756.

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Madame la secrétaire,

Par la présente, le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), qui se préoccupe depuis longtemps de la sauvegarde du patrimoine lévisien et, en particulier du Vieux-Lévis, désire inscrire son opposition à la nouvelle demande de démolition formulée par la compagnie 9122-2778 Québec Inc. de la famille Garant. Ce bâtiment, connu aujourd’hui sous le nom Les scies Mercier inc., portait autrefois, au début du XXe siècle, les noms de compagnies suivants : Machinerie Mercier et Manufacture de limes de Lévis[1]

1- La valeur historique et patrimonial du bâtiment

Le site des Scies Mercier fait partie du paysage, comme bâtiment industriel, depuis au moins 1891. Une affiche encore récemment présente sur le bâtiment attestait l’historicité (119 ans en 2020) et la fierté de cette ancienneté par le propriétaire actuel. Selon nos recherches, Napoléon Mercier aurait acheté le terrain et les bâtiments dessus construits (lot 597), le 18 février 1911 de la Royal Trust Company de Québec au montant de 3 500 $. Mais ces bâtiments, y compris la maison juste à l’est, étaient beaucoup plus anciens (voir illustration de 1882 dans le Canadian Illustrated News); ceux-ci appartenaient au médecin Charles-Onésime Collet qui a fait faillite et furent mis en vente par le shérif qui a fait placer un avis public à la porte de l’église, le 17 juin 1892. Le 16 novembre 1892, Joshua Thompson, marchand de la ville de Lévis en fit l’acquisition pour 2 500 $. Il semble évident qu’une partie du bâtiment munie d’une solide fondation en pierre témoigne d’une construction dans le dernier quart du XIXe siècle.

Cette industrie, plus que centenaire, a joué un rôle clé dans le développement économique de la zone riveraine de Lévis-Lauzon, au moment où les chantiers de bois (quai de transformation et d’exportation du bois québécois) étaient encore omniprésents sur les rives du fleuve. De ce fait, cette industrie est au cœur même de l’histoire de Lévis au 19e siècle. D’ailleurs, avant de déménager au coin de la côte Louis-Fréchette et Desjardins, cette manufacture avait commencé ses activités sur la rue Saint-Laurent. Bien que le bâtiment ait souffert au cours des 20 dernières années d’un manque d’entretien en raison du déplacement graduel des activités de la compagnies les Scies Mercier (maintenant compagnie 9122-2778), il demeure encore solide et récupérable. De plus, il appert que plusieurs équipements anciens destinés au limage des scies ou à d’autres usages étaient encore à l’intérieur avant la fermeture définitive. On ne sait ce que sont devenus depuis cet outillage patrimonial.

Bâtiments industriels présents sur le site en 1882, selon le Canadian Illustrated News du 25 novembre 1882

Photographie encadrée des années 1930, qui était présente dans le bâtiment actuel avant sa fermeture définitive.

Albert Mercier, fils du fondateur Napoléon, supervisant un employé aiguisant une grande scie.

Photo : collection Thomas Mercier.

Vue de l’atelier avant son abandon. Photo : André Charron, mars 2021.

En raison de sa présence centenaire dans le paysage du Vieux-Lévis, cet ensemble multiforme est remarquable par le maintien de son caractère traditionnel, du moins dans la facture de son enveloppe extérieure. Il doit absolument être conservé avec une implication indispensable de la Ville de Lévis. Contrairement à d’autres villes de même taille, Lévis, ne possède aucun musée ou centre d’interprétation, à part une mise en valeur patrimoniale dans le secteur du chantier AC Davie.

Selon l’historien et spécialiste du patrimoine, feu Michel Lessard :

L’industrie du bois a fait la fortune de Québec et Lévis entre 1820 et 1890. Les Scies Mercier de Lévis pourraient devenir un centre d’interprétation du seul vestige architectural témoignant de cet épisode de notre histoire économique. Il faut faire appel à un ou une architecte inspiré (e) pour aménager cet espace unique. Le détruire serait gommé une trace majeure de ce qui nous a fait comme société[2].

De plus, ce bâtiment témoigne éloquemment de l’industrie du bois à Lévis, notamment du bois de sciage pour l’exportation, mais également pour la construction navale en bois. Lévis demeure une ville de chantiers maritimes. Et après l’ère des grands voiliers, nos chantiers ont servi à lancer des goélettes et encore dans les années cinquante, les célèbres Gaspésiennes construites au chantier au pied de la côte Bégin. Les scies Mercier devaient jouer un rôle complémentaire dans cette production. 

Finition en bois des murs, armoires et plafond dans la section administrative.

Photo : André Charron, 2021.

Bureau et séparation entre la partie bureau et l’atelier.

Photo : André Charron, mars 2021

La cheminée de briques adossée au mur sud de la partie nord du bâtiment principal. Ce feu de forgeron servait à travailler certaines pièces ou certains outils forgés. Photo : André Charron, mars 2021.

2- Contexte urbanistique et du Vieux-Lévis

Dans le plan particulier d’urbanisme (PPU) pour le secteur Vieux-Lévis, adopté en 2017, on y lit que :

« Le bâtiment des Scies Mercier, situé au 220 rue Napoléon-Mercier, est l’un des derniers témoins de l’activité industrielle de Lévis au XIXe siècle. L’intégrité exceptionnelle du bâtiment, sa valeur patrimoniale supérieure de même que la volumétrie particulière de ses toitures contribuent à caractériser ce carrefour d’accès important du Vieux-Lévis. La typologie particulière de cet immeuble de la fin du XIXe siècle attire l’œil des automobilistes et des piétons qui déambulent sur la côte du passage et sur la côte Labadie »[3].

On pourrait ajouter que ce bâtiment est situé dans un des endroits les plus sensibles sur le plan visuel et paysager (au cœur du Vieux-Lévis et au bas de la Côte du Passage et de la terrasse du Chevalier-de-Lévis) comme le démontre la photo récente ci-dessous. Conserver et restaurer ce témoin industriel s’avère la solution idéale pour rappeler un pan important de l’histoire de Lévis.

Au bas des rues Côte du Passage et Dorimène-Desjardins, le bâtiment est au cœur du Vieux-Lévis et situé dans une zone très sensible sur le plan visuel ou paysager. Photo : Jocelyn Riendeau, Le Soleil, 15 mars 2024.

Ce bâtiment pourrait être affecté à une vocation culturelle, notamment dédié à l’interprétation des chantiers de bois et des industries connexes. Il est déplorable et incompréhensible, qu’une ville de plus de 150 000 habitants (à l’instar de Sherbrooke, Saguenay, etc.) — de surcroît munie d’une grande richesse patrimoniale et historique —, ne possède encore aucun centre d’interprétation sur cette activité passée ou d’autres qui ont marqué la vie sociale et économique de la communauté. Le développement de la ville ne peut être qu’économique! Mais pour mettre en valeur tout le potentiel culturel et historique de la ville, il faut une vision politique et une implication de la Ville. Dans le cas présent, on ne peut forcer des propriétaires privés à valoriser leur bien et lui donner une vocation communautaire, à moins qu’ils souhaitent devenir des mécènes…

Ledit bâtiment est identifié dans le schéma de développement et d’aménagement de la Ville adopté en 2007 et est reconnu comme ayant une grande valeur dans l’inventaire des bâtiments patrimoniaux du territoire lévisien. De plus, en vertu du PIIA en vigueur et du Programme particulier d’urbanisme (adopté en 2017), il serait inadmissible qu’on autorise sa démolition. Cela constituerait un mauvais signal de plus pour la conservation du patrimoine architectural dans nos vieux quartiers.

Avec tous les attributs historiques mentionnés précédemment, il serait plus qu’aberrant et paradoxal que la Ville accorde ce permis de démolition, elle démontrerait son insensibilité et son incompréhension à l’égard de sa propre histoire.

3- L’état du bâtiment

Ce bâtiment multiforme s’est vu amputé de la partie sud consacré à l’entreposage en raison d’un effondrement par le poids de la neige à l’hiver 2017, mais cela ne compromet aucunement sa mise en valeur à des fins culturelles et touristiques dans l’avenir.  De plus, bien que ce bâtiment ne soit plus utilisé par la compagnie propriétaire, cela ne justifie pas pour autant l’autorisation de sa démolition, car il ne présente aucunement une menace pour la sécurité publique et ne semble pas présenté un état qui commande sa démolition. Toutefois, la Ville devrait s’assurer que le bâtiment ne soit pas laissé dans un état de décrépitude comme semble le faire le propriétaire actuel, notamment au niveau des ouvertures qui présentent des vitres cassées non remplacées, offrant la bâtisse en pâture à des gens mal intentionnées. Ce bâtiment patrimonial se prêterait plutôt à un recyclage ou à l’attribution d’une nouvelle fonction qui permettrait de conserver quasi intégralement l’esprit du bâtiment ancestral et de ses annexes successives ajoutées au fil du temps. Après avoir laissé démolir tous les bâtiments industriels de la rue Saint-Laurent, pourrait-on en garder au moins un, celui des Scies Mercier?

En conclusion, nous croyons que la Ville devrait entreprendre une discussion avec les propriétaires afin d’assurer à court terme la conservation et l’entretien de ce bâtiment industriel et de mettre la propriété en réserve à des fins publiques. Cette mise en réserve par la ville de Lévis serait valide pour deux ans, mais peut être renouveler pour deux autres années. Ce délai permettrait à la Ville d’en déterminer la vocation et d’en faire ultérieurement un bien culturel ouvert à la communauté locale et à la clientèle touristique.

Vue de la façade du bâtiment sur la rue Napoléon-Mercier. On y remarque les fondation en pierre du XIXe siècle (Photo; Gaston Cadrin, 13 mars 2024).

Vue latérale ouest du bâtiment principal et de son annexe donnant sur la côte du passage. Le caractère rétro de l’ensemble constitue en lui-même un attrait historique, esthétique et paysager.(Photo : Gaston Cadrin, 13 mars 2024).

4- Les impacts d’une démolition

La démolition de cette structure industrielle entraînerait à coup sûr la construction d’un immeuble résidentiel à moyenne densité sur ce terrain de 1 088,6 mètres carrés.

Un des impacts majeurs serait justement l’érection d’un autre mur de condos qui obstruerait complètement les vues sur le fleuve et Québec pour les visiteurs et les promeneurs au bas de la côte du Passage, ainsi que pour les résidants avoisinants qui seraient sans aucun doute les plus touchés. De plus, ce bâtiment situé au coeur du Vieux-Lévis est entouré de maisons à forte valeur patrimoniale, ce qui crée d’énormes contraintes pour l’insertion d’un immeuble de facture contemporaine. Bien que le PPU 2017 (p. 63), propose certains principes d’aménagement advenant un projet de remplacement, ces recommandations ne sont rarement suivies intégralement et le projet final est le plus souvent décevant et mal intégré.

À Lévis, de par nos observations sur quatre décennies, les constructions bien intégrées à un ensemble d’architecture sont rarissimes, car les promoteurs ne recherchent pas avant tout l’esthétisme, mais une rentabilité immédiate.

RECOMMANDATIONS

  1. Pour toutes les raisons énoncées précédemment, nous demandons aux membres du comité de démolition de refuser la présente demande.
  • Nous demandons à la Ville de s’assurer auprès des propriétaires le bon entretien de l’immeuble et de mettre la propriété en réserve à des fins publiques, suivi d’une entente de gré à gré ou par expropriation, afin de conférer ultérieurement au site une vocation publique de nature historique et culturelle.

Veuillez accepter, madame la secrétaire, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Gaston Cadrin, vice-président Patrimoine et Environnement (GIRAM)

GIRAM[4]

Bureau de poste de Lévis, C.P. 202,

4870, boul. Guillaume-Couture, Lévis (QC),

G6V 6N8

ANNEXE :

Demande de citation du 26 août 2020 des Scies Mercier à titre d’immeuble patrimonial, en vertu de la Loi sur le Patrimoine culturel. Nous attendons encore une réponse ou un accusé de réception…

Par courriel

Lévis, le 26 août 2020

Ville de Lévis

Monsieur Gilles Lehouillier, maire

2175, chemin du Fleuve,

Lévis, G6W 7W9

Objet : Demande de citation du bâtiment « Les Scies Mercier » à titre de bien patrimonial par la Ville de Lévis.

Monsieur le Maire,

Par la présente, le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM) demande à la Ville de Lévis d’adopter une résolution afin de citer le bâtiment, connu sous la dénomination « Les scies Mercier », situé au 220, rue Napoléon-Mercier, à Lévis (cadastre 5 064 756). Cette citation à titre de bien patrimonial peut s’exercer par la Ville en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel de 2012 (articles 127 et suivants). Un tel statut permettrait d’assurer la pérennité au site et à ce bâtiment industriel du XIXe siècle, un des derniers subsistants dans l’arrondissement de Desjardins.

Principaux motifs de la demande de citation:

1- La valeur historique et patrimoniale du bâtiment

Le site des Scies Mercier fait partie du paysage, comme bâtiment industriel, depuis au moins 1891. D’ailleurs, une affiche présente jusqu’à récemment sur le bâtiment en attestait l’historicité (119 ans en 2020) et la fierté de cette ancienneté par le propriétaire actuel. Selon nos recherches, Napoléon Mercier possédait déjà la manufacture au début du siècle et aurait agrandi sa propriété, le 18 février 1911, en acquérant de la Royal Trust Company de Québec au montant de 3 500 $, la maison de briques du XIXe siècle (lot 597), dont la façade donne sur la côte du passage. Cette propriété appartenait au médecin Charles-Onésime Collet qui avait fait faillite et elle fut mise en vente par le shérif après un avis public à la porte de l’église, le 17 juin 1892. Le 16 novembre 1892, Joshua Thompson, marchand de la ville de Lévis en avait fait l’acquisition pour 2 500 $. Puis, le 12 décembre 1937, Alphonse O. Mercier vendait cet emplacement et son bâtiment (aujourd’hui, le lot 2 434 475) à son beau-frère, Arthur Caron (marié à Simone Mercier). Depuis, cette propriété est complètement détachée du site industriel actuel.

Il semble évident qu’une partie du bâtiment industriel reposant sur une solide fondation en pierre témoigne d’une construction dans le dernier quart du XIXe siècle.

L’entreprise a pris différents noms au cours du siècle : La manufacture de scies de Lévis limitée (vers 1916) et Les Scies Mercier limitée à partir des années 1940.

Il faut souligner que Napoléon Mercier, marié à Délima Ruel, a joué un rôle important sur le plan social et économique de la vie Lévisienne. Par la suite, son fils Alphonse O. Mercier assurera la relève de l’entreprise qui sera reprise par son fils Henri vers 1946. Depuis environ 25 ans, l’entreprise appartient à la famille Garant, originaire de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud.

Le bâtiment industriel a subi quelques agrandissements au fil des ans, dont un de moindre valeur, ayant subi un effondrement en 2018, a été démoli depuis.

Au centre, M. Napoléon Mercier, entouré de ses fils. (Source : Estelle Portelance)

Le bâtiment actuel vers 1935.

(Source : le site Internet de l’entreprise en 2010)

Cette industrie, plus que centenaire, a joué un rôle clé dans le développement économique de la zone riveraine de Lévis-Lauzon, au moment où les chantiers de bois (quais de transformation et d’exportation) étaient encore omniprésents sur les rives du fleuve. De ce fait, cette industrie est au cœur même de l’histoire de Lévis au 19e siècle. D’ailleurs, avant de déménager à son emplacement actuel, cette manufacture avait commencé ses activités sur la rue Saint-Laurent. Bien que le bâtiment ait souffert au cours des 20 dernières années d’un manque d’entretien en raison du déplacement graduel des activités de la compagnie les Scies Mercier (maintenant compagnie 9122-2778 de la famille Garant), il demeure encore solide et récupérable. De plus, il appert que plusieurs équipements anciens destinés au limage des scies ou à d’autres usages plus spécifiques se trouvaient jusqu’à preuve du contraire à l’intérieur.

En raison de sa présence centenaire dans le paysage du Vieux-Lévis, cet ensemble multiforme est remarquable par le maintien de son caractère traditionnel, du moins dans la facture de son enveloppe extérieure. De plus, il est situé au cœur d’un secteur culturel et historique que la Ville doit conserver parce que porteur d’avenir dans le cadre d’un redéploiement d’infrastructures et d’activités touristiques permettant d’assurer, dans un avenir pas très éloigné, une interface aux activités touristiques de la Capitale.

De l‘avis du GIRAM, il doit absolument être conservé dans son intégrité avec une implication éventuelle indispensable de la Ville de Lévis. Contrairement à d’autres villes de même taille, Lévis, ne possède aucun musée ou centre d’interprétation, mis à part une mise en valeur dans le secteur du chantier AC Davie. Selon l’historien et spécialiste du patrimoine, Michel Lessard :

L’industrie du bois a fait la fortune de Québec et Lévis entre 1820 et 1890. Les Scies Mercier de Lévis pourraient devenir un centre d’interprétation du seul vestige architectural témoignant de cet épisode de notre histoire économique. Il faut faire appel à un ou une architecte inspiré (e) pour aménager cet espace unique. Le détruire serait effacé une trace majeure de ce qui nous a fait comme société[5].

Façade du bâtiment sur la rue Napoléon-Mercier. (Photo : Gaston Cadrin, 2010)

De plus, ce bâtiment témoigne éloquemment de l’industrie du bois à Lévis, notamment du bois de sciage pour l’exportation, mais également pour la construction navale en bois. Lévis demeure une ville de chantiers maritimes. Et après l’ère des grands voiliers, nos chantiers ont servi à lancer des goélettes et encore dans les années cinquante, les célèbres Gaspésiennes construites au chantier situé au pied de la côte Bégin. L’entreprise « Les scies Mercier » devait jouer un rôle complémentaire dans cette production, tout au moins pour l’aiguisage des scies. 

2- Le plan particulier d’urbanisme (PPU) pour le secteur Vieux-Lévis, adopté en 2017, prônait sa conservation

On y lit que :

« Le bâtiment des Scies Mercier, situé au 220 rue Napoléon-Mercier, est l’un des derniers témoins de l’activité industrielle de Lévis au XIXe siècle. L’intégrité exceptionnelle du bâtiment, sa valeur patrimoniale supérieure de même que la volumétrie particulière de ses toitures contribuent à caractériser ce carrefour d’accès important du Vieux-Lévis. La typologie particulière de cet immeuble de la fin du XIXe siècle attire l’œil des automobilistes et des piétons qui déambulent sur la côte du passage et sur la côte Labadie »[6].

On pourrait ajouter que ce bâtiment est perceptible aussi dans le parc de la Terrasse du Chevalier-de-Lévis comme le démontre bien la photo ci-dessous:

La partie sud du bâtiment (entrepôt de moindre valeur) a été démolie en 2018, à la suite d’un effondrement occasionné par le poids de la neige accumulée. La maison à l’est du bâtiment industriel est celle acquise par Napoléon Mercier en 1911, vraisemblablement en brique et dénaturée depuis. (Photo : Gaston Cadrin, 2006)

Ce bâtiment, en raison des équipements industriels encore en place, pourrait être affecté à une vocation d’interprétation des chantiers de bois et des industries connexes. Il est déplorable et incompréhensible, qu’une ville de 145 000 habitants (à l’instar de Sherbrooke, Saguenay, etc.), d’une grande richesse historique, ne possède encore aucun centre d’interprétation sur cette activité passée ayant marqué sa vie sociale et économique. Mais pour ce faire, une implication de la Ville sera nécessaire, voire indispensable.

Enfin, ledit bâtiment est identifié dans le schéma de développement et d’aménagement de la Ville adopté en 2007 et est reconnu comme ayant une grande valeur dans l’inventaire des bâtiments patrimoniaux du territoire lévisien.

3- De nombreux organismes (Fédération histoire Québec, APMAQ, GIRAM, etc.) et citoyens se sont déjà opposés à la démolition du bâtiment en 2010 et en 2020

Pour toutes les raisons, ci-dessus énumérées, nous demandons à la Ville de Lévis de déclarer dans les meilleurs délais, le bâtiment « Les Scies Mercier » et ses équipements industriels anciens, au titre de biens patrimoniaux. Un tel statut contribuerait à concrétiser la réelle valeur historique de cet ancien bâtiment industriel lévisien et pourrait assurer à long terme sa conservation et éventuellement, sa réhabilitation à des fins culturelles et touristiques

Acceptez, monsieur le maire, nos salutations les plus cordiales et notre soutien dans ce dossier.

Gaston Cadrin, vice-président au patrimoine (GIRAM)

Pj : plan cadastral

CC : Ministre de la Culture et des Communications, madame Nathalie Roy


[1] Pierre-Georges Roy, Dates lévisiennes, vol VII, p. 296.

[2]  Page Facebook: Pour la sauvegarde du patrimoine au Québec, commentaire du 22 janvier 2020.

[3] Programme particulier d’urbanisme du Vieux-Lévis, Annexe au règlement RV-2011-11-22 sur le plan d’urbanisme, juillet 2017, p. 63.

[4] Le Groupe d’initiatives et de recherches au milieu (GIRAM) a été créé au cégep de Lévis-Lauzon en 1983. Il regroupe aujourd’hui toutes personnes intéressées à promouvoir et valoriser l’environnement, le patrimoine et des aménagements de qualité dans notre milieu régional.

[5]  Page Facebook: Pour la sauvegarde du patrimoine au Québec, commentaire du 22 janvier 2020.

[6] Programme particulier d’urbanisme du Vieux-Lévis, Annexe au règlement RV-2011-11-22 sur le plan d’urbanisme, juillet 2017, p. 63.

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