L’UPA demande un retour total des terres de Rabaska en zone agricole

L’UPA demande un retour total des terres de Rabaska en zone agricole

Philippe L’Heureux, Radio-Canada, 20 octobre 2023

L’UPA demande un retour total des terres de Rabaska en zone agricole

La Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, la Confédération de l’UPA, le GIRAM et l’organisme Vivre en Ville, ont tenu une conférence de presse à Lévis.

L’Union des producteurs agricoles (UPA) demande au gouvernement du Québec de ramener l’ensemble des 272 hectares de terres dézonées pour la Société en commandite Rabaska sur le territoire agricole.

Ces terrains, compris entre l’autoroute 20 et la route 132, devaient autrefois servir au développement d’un projet de terminal méthanier, lequel a été abandonné il y a plus d’une décennie.

Pour le président de la section de Chaudière-Appalaches, James Allen, une décision en ce sens du gouvernement viendrait encore plus protéger les terres de l’ancien projet Rabaska.

Monsieur Allen explique qu’en redevenant zone agricole, le terrain tomberait sous la juridiction de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).

Si jamais ils veulent faire autre chose avec ces terres-là par après, ils vont passer par le canal légal, la CPTAQ, ajoute-t-il.

Martin Caron, président général de l’UPA

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

On est le garde-manger de la population, a rappelé le président général de l’UPA Martin Caron qui demande un geste concret du gouvernement du Québec.

On est dans un temps de consultation pour dire qu’il faut protéger le territoire, protéger les activités agricoles et aussi protéger l’accessibilité au niveau de ces terres-là et de cette richesse-là.

Une citation de Martin Caron, président général de l’UPA

Pas de demi-mesure possible

Pour les intervenants réunis à ce point de presse, la suggestion du maire de Lévis de redonner en partie les terres à l’agriculture ne passe pas.

Le président du Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), Pierre-Paul Sénéchal, craint que les agriculteurs se retrouvent ainsi entre le marteau et l’enclume.

Le dézonage de 272 hectares en 2007 était une erreur grotesque et une erreur de cette grossièreté, ça ne se corrige pas à moitié, mais en totalité. Donc ce sont les 272 hectares qui doivent revenir au patrimoine agricole.

Une citation de Pierre-Paul Sénéchal, président du GIRAM

Le président régional de l’UPA croit également que le changement de vocation des terres pour autre chose que l’agriculture pourrait provoquer de la spéculation.

On vient affaiblir l’agriculture, pas juste sur ce lopin de terre là, sur ce 272 hectares-là, ça fait tache d’huile même dans les terres à côté, s’exclame monsieur Allen. C’est ce qu’il faut qui arrête. Il faut que ça arrête au Québec.

Les terrains dézonés pour Rabaska se situent à la limite est de Lévis.

Photo : Radio-Canada / Amelie Auger

Reconnaître le potentiel des terres

L’organisme Vivre en Ville, qui a ajouté sa voix à celle de l’UPA dans ses démarches, croit que l’emplacement pourrait devenir une source d’approvisionnement importante pour Lévis.

Ça a le potentiel de créer un système alimentaire de proximité, croit le directeur des systèmes alimentaires de proximité du regroupement, Vincent Galarneau.

Il explique que dans le contexte actuel, le gouvernement doit freiner l’étalement urbain et éviter d’empiéter encore plus sur les territoires agricoles.

Selon l’UPA, moins de 2 % du territoire québécois est utilisé à des fins agricoles.

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