Entente pour le rachat des espaces Rabaska par le gouvernement Legault
Lévis, 15 septembre 2023
Entente pour le rachat des espaces Rabaska par le gouvernement Legault.
Une opération qui sent l’improvisation et annonce des lendemains aux odeurs de 3e lien.
La précipitation est toujours bien mauvaise conseillère, notamment en économie. L’annonce d’un projet de parc industrialo-portuaire à Lévis sur les terres Rabaska survient inopinément au moment où le GIRAM soutenu par l’Union des producteurs agricoles (UPA) est en processus de demande de réinsertion des 272 hectares devant la Commission de protection du territoire agricole.
Je suis un entrepreneur, en affaires, mais aussi en politique. La priorité pour moi, c’est l’économie et l’acceptabilité des citoyens et pas seulement de la CPTAQ.Si on a besoin d’un terrain (agricole) pour une entreprise, alors let’s go… (François Legault. La Voix du sud. 8 avril 2022
Il faut se souvenir qu’à l’époque du projet gazier Rabaska, la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) avait par deux fois refusé d’émettre un avis favorable au dézonage de ces terres au profit du consortium gazier, et ceci en raison de la haute valeur agricole de ces espaces et aussi à cause des effets dé-structurants à long terme pour l’activité agricole du secteur.
Une stratégie de génie du ministre Fitzgibbon, ou autre possible balloune à des fins électorales pour un gouvernement qui est manifestement en campagne électorale 365 jours par année ?
Les gouvernements électoralistes n’ont pas de mémoire, que des « coups de génie ». Avec une telle entente la CAQ tombe dans le même panneau que le Gouvernement Charest qui jadis, sans aucune analyse sérieuse des marchés de l’énergie et par pur aplaventrisme devant le consortium gazier, s’était plié à la demande du promoteur en se substituant à la CPTAQ pour adopter dans la précipitation un décret de . Un éléphant blanc né il y a 16 ans qui risque, selon les analyses du GIRAM, de perdurer. Les contribuables paieront.
En achetant ces espaces au coût de 34 M$ le gouvernement Legault, se fait aussi complice d’une vaste opération de spéculation immobilière : plus de 272 hectares de terres agricoles transformées par magie en 2007, en lucratifs espaces industriels par simple décret gouvernemental.
Un projet portuaire à l’avenir plus qu’incertain, si ce n’est que pour des opérations qui s’annoncent très problématiques sur le plan environnemental.
En effet, déjà en 1980, le Schéma d’aménagement de Lévis avait disqualifié ce site pour de potentielles opérations portuaires, en raison principalement de l’escarpement et de l’absence d’espaces de manutentions en littoral. Il faut y ajouter, l’obstacle d’une distance de 600 mètres pour rejoindre les eaux de navigation.
Le port de Québec, on le sait, est essentiellement spécialisé dans le vrac liquide et solide, qui constitue plus de 99,5 % de ses opérations actuelles. Pour le GIRAM, les intentions du port de Québec pour la rive sud n’annoncent rien de bon : l’arrivée d’une activité portuaire ciblée, soit sur l’entreposage et la manutention des hydrocarbures, soit celle du vrac solide minéralisé comme cela se fait à la baie de Beauport.
Pour le GIRAM, le gouvernement Legault est encore animé par de vieux réflexes. L’agriculture ce n’est pas de l’économie. Qu’en pense André Lamontagne, ministre de l’Agriculture qui nous dit le contraire depuis qu’il est à la tête de cet important ministère et qui se présente comme champion de la sauvegarde des terres agricoles ? Ces espaces sont des sols de haute qualité, donc et à haut potentiel pour leur usage originel, l’agriculture. De surcroit, ils sont situés à proximité du vaste marché de la grande agglomération de Québec.
Et que dire de l’impact humain sur les citoyens à proximité et que dire de l’impact environnemental (écosystème de haute qualité).
Clairement, le gouvernement Legault vient de signer un acte de divorce avec la Loi sur le développement durable.
Pierre-Paul Sénéchal, Président
Acquisition des actifs de Rabaska par le gouvernement du Québec : https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/acquisition-des-actifs-de-rabaska-par-le-gouvernement-du-quebec-un-usage-mixte-des-terrains-allie-protection-de-la-zone-agricole-et-developpement-economique-53895