Prix 2003

Le jury 

Cette année, le jury était composé de madame Gisèle Lamoureux, botaniste et écologiste réputée, cofondatrice de Fleurbec, auteure d’une douzaine d’ouvrages sur la flore québécoise et récipiendaire de nombreux prix dans son domaine; de l’urbaniste Clermont Bourget, directeur coordonnateur du programme Villes et villages d’art et de patrimoine, rattaché à l’École d’architecture de l’Université Laval; de l’ethno-historien Michel Lessard, depuis 25 ans professeur titulaire en histoire de l’architecture au département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal, auteur de plusieurs études sur le patrimoine québécois et récipiendaire en 1996 du Prix Gérard-Morrisset, un des grands prix annuels du Québec; de Germain Gauvin, politologue, professeur sénior au Cégep de Lévis-Lauzon, un enseignant fortement engagé dans l’évaluation sociologique de son milieu. Le géographe environnementaliste Gaston Cadrin, professeur au Collège François-Xavier-Garneau et président du GIRAM, agissait à titre d’observateur.

Les Prix Corniche 2003 

Les projets qui se méritent une Corniche d’or sont :

  • Environnement La promenade des Anses

Le jury tient à décerner une Corniche d’or à la Ville de Lévis et particulièrement au conseiller Gilles Lehouillier pour la réussite d’un parc linéaire exceptionnel agrémenté d’une piste cyclable et piétonne parmi les plus émouvantes du Québec. Ce projet socialement unificateur redonne aux citoyens de Lévis l’accès au fleuve, offre à ses adeptes des paysages évocateurs, permet une mise valeur du patrimoine maritime et stimule la réappropriation d’un univers environnemental et historique identitaire majeur dans l’agglomération lévisienne. Au nom des citoyens de Lévis, le jury reconnaît la passion du conseiller Lehouillier dans l’élan et la poursuite de cette entreprise à laquelle d’autres élus ont prêté leur concours. 

  • Patrimoine bâti Le presbytère de Saint-Nicolas

Le jury décerne une Corniche d’or à madame Nathalie Ouellet pour la restauration et la mise en valeur du presbytère de Saint-Nicolas. Depuis une dizaine d’années, la conservation des anciennes maisons curiales fait partie des préoccupations des Lévisiens et nombreuses sont les paroisses de notre cité qui ont recyclé avec bonheur ce bâtiment éloquent rempli de sens et d’histoire, toujours triomphant dans le noyau institutionnel de nos agglomérations. Madame Ouellet, avec les appuis politiques des élus de Saint-Nicolas, y a conçu avec soin un lieu d’animation culturelle d’une grande sensibilité, restauré suivant les règles de l’art. 

  • Nouvelles constructions Les résidences du Précieux-Sang 

En remettant sa troisième Corniche d’or, le jury veut reconnaître l’action de conservation et d’intégration architecturale menée par monsieur Denis Poulin dans le recyclage du monastère du Précieux-Sang, sur les hauteurs de Lévis. Il y a quelques années, ce monument identitaire de notre ville était voué à la démolition. Monsieur Poulin a trouvé la juste voie pour le mettre en valeur. Il y a érigé récemment une addition respectueuse de l’environnement bâti en harmonisant formes et matériaux nouveaux à l’ancien bâtiment, sans gêner le caractère monumental du vieil édifice et sans ruiner les jardins et le paysage autour du monastère. Le jury souhaite que la phase 3 du projet continue dans le même sens positif. 

Les récipiendaires d’une Corniche d’or se sont vus remettre un document personnalisé, réalisé par le peintre Jean-Claude Legaré et illustrant la corniche du chœur de l’ancienne chapelle du Collège de Lévis devenue la Bibliothèque Pierre-Georges-Roy .

Les Prix Cornichon 2003 

  • Environnement : portent atteinte à deux cours d’eau traversant notre ville 

Garage Mitsubishi, sur le chemin des Iles, pour le remblaiement inapproprié et le saccage général de la bordure de la rivière à la Scie contiguë à sa propriété. Une intervention qui a engendré érosion, éboulis et dénaturation des berges. 

Groupe du promoteur Mario Mercier au sud-ouest du boulevard Charles-Rodrigue, après le pont, pour le déboisement sauvage et irrespectueux de la plaine inondable du ruisseau Rouge. Ces deux projets sont en contravention à la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables. Il s’agit de gestes inconsidérés et regrettables et méritant des correctifs immédiats. 

  • Patrimoine architectural

Commission scolaire Des Navigateurs, à son président et à son Conseil d’administration pour l’abandon total de la vieille école Saint-Gabriel, un monument ancien identitaire du Vieux-Lévis en péril. En matière d’histoire et de conscience historique, la Commission scolaire régionale devrait montrer l’exemple. En matière de protection environnementale et de protection du patrimoine, cet organisme devrait porter haut les valeurs stimulantes de conservation architecturale. Un tel relâchement sociétal se vérifie également dans le cadre de vie des élèves de l’école Notre-Dame tout près. Aux récréations, des enfants s’amusent dans une cour asphaltée, entourée de clôtures en mailles de fer, au pied des ruines placardées de l’école Saint-Gabriel. Tout cela se comprend mieux quand on sait que le bureau chef de la Commission scolaire loge dans un bâtiment de tôle, dans le parc industriel de Saint-Romuald, entre deux compagnies de camionnage lourd. 

Pour marquer le coup avec un brin d’humour, ceux qui se sont mérités un prix cornichon se sont vus adjuger une réplique en pâte d’amande de ce condiment réalisé par le maître pâtissier Jacques Taillieu.