Aide financière du Québec de 11 millions$ pour les infrastructures fédérales du Port de Québec: un geste économiquement et politiquement insoutenable

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Lévis, 25 mai 2022.

COMMUNIQUÉ

Aide financière du Québec de 11 millions$ pour les infrastructures fédérales du Port de Québec: un geste économiquement et politiquement insoutenable.

Alors que, transgressant ses propres responsabilités, le gouvernement fédéral est à financer à hauteur de 5.2 milliards le projet  d’Hydro-Terre-Neuve Muskrat Falls avec pour effet, une concurrence absolument déloyale du marché d’exportation d’Hydro-Québec, le Port de Québec, Société relevant de la juridiction exclusive de l’administration fédérale et réfutant toute application des lois du Québec sur son territoire, se voit miraculeusement octroyer un chèque de près de 11 M$ pour moderniser son souverain domaine.

Le port de Québec, une corporation fédérale nullement concernée par les lois environnementales du Québec

Comment expliquer qu’un premier ministre du Québec s’autoproclamant autonomiste et nationaliste procède à un tel contournement de logique en matière de financement public? De mémoire, au cours du dernier siècle, aucun gouvernement n’a financé les infrastructures fédérales de transport en territoire québécois, qu’elles soient ferroviaires, maritimes ou aériennes? Une question de pure logique constitutionnelle. Comment expliquer un tel déni, un tel précédent de la part d’un premier ministre qui ne cesse de déclarer que chacun doit se cantonner dans ses juridictions et que le fédéral n’a pas à s’ingérer dans les affaires du Québec? Quel univers de contradictions!

En ce qui concerne la modernisation des ports fédéraux, se peut-il qu’à Québec, on ignore l’existence d’un important programme de financement pan canadien visant spécifiquement la modernisation des infrastructures portuaires de transport du Canada? En 2019, des dizaines de millions$ ont été investis pour des chantiers d’infrastructures au port de Québec. Et toujours pas d’équipement de transbordement sous couvert; toujours pas d’électrification de paquebots de croisière à quai. Pendant ce temps, le Port de Québec réussissait à couler plus de 14 M$ millions dans un projet tout à fait insensé de terminal de conteneurs, d’avance voué à l’échec car totalement improvisé et allant fondamentalement à l’encontre d’impacts humains et environnementaux.

À quoi peut servir indirectement ou par substitution le chèque de Québec?

Nous savons que du côté du Port de Québec, la 2022, est date buttoir pour se prévaloir d’une option d’achat des espaces du défunt et funeste projet Rabaska à l’est de Lévis. Une autre aventure improvisée et absolument insensée. Rappelons qu’en désespoir de cause, un partenariat avait été établi avec le géant russe Gazprom (Imaginons la suite si tout cela avait fonctionné). Onze millions$, c’est à peu près la valeur foncière des 270 hectares du consortium Rabaska, anciennement d’usage agricole. Raisons pour lesquelles plusieurs actuellement posent des questions. On sait par ailleurs que des discussions seraient entamées par l’administration portuaire de Québec auprès de la ville de Lévis dans ce dossier.

Pour le pdg Mario Girard, l’option pétrole n’est pas éliminée à jamais sur les espaces Rabaska (Le Soleil, 13 avril 2017).

Une chose apparait assez évidente. En raison de la topographie des lieux et de l’absence d’une vaste plateforme de manutention dédié en zone de littoral, ces espaces peuvent difficilement trouver un usage portuaire autre que le transbordement d’hydrocarbures comme c’est le cas avec Valero-Saint-Romuald. Construire une telle plateforme terrestre pour une desserte à partir du chenal navigable exige un gigantesque remblai à même le fleuve sur plus d’un demi-kilomètre (0.6 km précisément), plusieurs fois ce qui était prévu pour Laurentia. Une option carrément inacceptable au plan environnemental,  mais aussi politique, que celle d’imaginer un ajout d’une telle réserve foncière à vocation industrielle hors contrôle environnemental du Québec.

Alors, monsieur le Premier ministre, madame la Vice- première ministre, il nous faut des clarifications.

Pour le GIRAM. Pierre-Paul Sénéchal

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