Troisième lien Québec-Lévis : une 3e mouture mode années 70
Lévis,15 avril 2022
La nouvelle vision du 3e lien rendue publique par le Ministre des transports du Québec, monsieur François Bonnardel, ce 14 avril ne rencontre manifestement pas les exigences d’une vision du transport en ce 21e siècle et visant notamment :
- Une réduction du nombre de voitures entrant dans le centre urbanisé de Québec;
- Une réduction générale du transport individuel et conséquemment du nombre de voitures;
- Une maximisation des opportunités d’interconnexions actuelles ou à venir, des lignes de transport collectif.
Tel que conçu, ce projet comporte les mêmes défauts que les deux précédents. On peut même affirmer qu’il les accentue:
- Il crée une réelle concurrence au nouveau système de transport en commun que l’on est à mettre en place du côté de la Capitale.
- Il diminue l’offre de transport en commun du scénario précédent et ne le qualifie plus au financement fédéral, d’où pénalisation du contribuable québécois.
- Il ne répond que partiellement aux besoins réels des populations urbaines susceptibles d’adopter le transport collectif, plus particulièrement du côté de Lévis.
- En matière de besoin, il fait fi des modifications prévisibles en matière de comportement de la population active des prochaines décennies (augmentations significatives du télé travail, entre autres).
- Il va à l’encontre du plan directeur de Transition énergétique Québec qui propose, d’ici 2030 des options de remplacement aux voitures solo, une offre de service de transport collectif augmentée de 5 % par année et une réduction sensible de la dépendance du Québec aux produits pétroliers.
Enfin, on n’a de cesse de le répéter, autant que les deux précédents scénarios (tracé via l’Ile d’Orléans, puis tunnel à six voies aboutissant au centre-ville) ce troisième scénario, va manifestement entrainer une pression irrésistible pour un étalement urbain à l’est de Lévis et donc réduction des superficies agricoles et encore davantage de voitures individuelles. Le vieux modèle des années 70, mais avec voitures électriques ou hybrides.
Le scénario du GIRAM proposé le 30 avril 2019 demeure le seul qui soit en accord avec le développement durable et qui soit économiquement raisonnable.
Le GIRAM demeure plus que jamais convaincu que pour entamer la 3e décennie de ce siècle, il faut se tourner vers le scénario de développement durable, soit un 3e lien sous-fluvial reliant les centres-villes de Lévis et de Québec et ce, exclusivement pour le transport de passagers.
Un tel lien serait d’une longueur d’au plus 5 km aboutissant directement au système de transport structurant de la capitale.
Sur la rive sud, serait prévu un système de navettage dirigeant les usagers à partir de stationnements dédiés, vers une ou deux stations terminales
Nous estimons que le coût de ce scénario serait en gros 50% inférieur au scénario autoroutier, soit 3.5 milliards$ au lieu de 6.45 milliards$.
Nous réitérons que ce scénario est le seul qui permette, à termes, d’intégrer les réseaux de transport en commun entre Québec et Lévis et, conséquemment, d’entrainer une diminution significative du nombre d’usagers auto pour le travail et les loisirs dans l’agglomération urbaine de Québec.
Seule réelle alternative au modèle d’une autre époque présenté ce 14 avril par le gouvernement, la proposition du GIRAM en 2019 (voir illustration jointe) est un antidote à l’étalement urbain, un frein important au transport individuel par auto, une réduction significative de la congestion routière et une diminution assurée des gaz à effet de serre. Bref, un projet vraiment environnemental et d’avenir!